Si vous n’avez jamais entendu parler de l’urée, sachez qu’il s’agit d’un indicateur clé permettant d’évaluer votre santé rénale. En effet, ce “déchet” azoté produit par la dégradation des protéines par vos reins, est transporté dans votre sang pour ensuite être éliminé via l’urine. Mais pourquoi est-il si important ? En fait, une multitude de facteurs peuvent altérer sa concentration, et c’est là qu’on repère souvent des maladies rénales.
Si vous souhaitez savoir ce qu’induit un taux d’urée trop élevé ou trop bas, et comment le ramener à la normale, vous êtes au bon endroit ! Cheef fait le tour des spécificités de ce terme, sans vous faire peur, et avec des solutions concrètes à vos problèmes rencontrés…
Rappels généraux sur l’urée
Ne brûlons pas les étapes ! Avant de vous parler de taux élevés ou bas, rappelons à quoi sert l’urée et comment la mesurer.
Distinguer l’urée de l’acide urique ?
Voici une définition claire et concise de ces deux termes souvent confondus (mais qui ont tous deux une importance capitale).
Urée
→ L’urée est une substance que notre corps produit pour éliminer l’excès d’azote, issu de la digestion des protéines. Elle est fabriquée dans le foie, transportée dans le sang, puis éliminée par les reins à travers l’urine. Elle joue un rôle essentiel dans le nettoyage de notre organisme. En dehors du corps, on la trouve dans certains produits comme les engrais et les crèmes hydratantes.
Acide urique
→ L’acide urique, quant à lui, provient de la dégradation de certains composants de nos cellules appelés purines, que l’on trouve aussi dans certains aliments comme la viande ou les fruits de mer. Quand il s’accumule, il peut provoquer des douleurs articulaires (comme la goutte) ou des calculs rénaux.
En résumé, l’urée aide à éliminer les déchets des protéines, tandis que l’acide urique est lié à d’autres types de déchets et peut causer des problèmes s’il est en trop grande quantité. Ce qui nous intéressera ici, c’est l’urée, puisque votre préoccupation principale est de savoir pourquoi et comment la faire baisser…
La mesure du taux d’urée
L’urée se mesure par l’intermédiaire d’un prélèvement sanguin, réalisé par une infirmière ou un technicien de laboratoire. L’échantillon de sang est prélevé au niveau du pli du coude. La mesure ne se fait pas forcément à jeun, sauf si le patient souhaite un bilan rénal complet, afin de mettre en évidence d’autres indicateurs sanguins. Ce dernier dure généralement entre 5 et 10 minutes. Une fois que le sang est prélevé, il est analysé en laboratoire. Pour la partie technique : la concentration d’urée est exprimée en millimoles par litre (mmol/L) ou en milligrammes par décilitre (mg/dL).
Les valeurs normales peuvent varier légèrement d’un laboratoire à l’autre, mais elles se situent généralement dans les plages suivantes :
- 2,5 à 7,5 mmol/L (15 à 45 mg/dL)
Notez que l’urée est souvent légèrement plus basse chez les enfants, et que ces valeurs peuvent être influencées par l’âge, le sexe, l’alimentation ou l’état de santé.
Quel taux d’urée est dangereux/inquiétant, et pourquoi ?
Il est très important de rappeler qu’une urée élevée n’est pas un problème en soi. C’est plutôt ce que cette réalité cache qui peut être problématique. Un taux élevé d’urée seul ne suffit donc pas pour poser un diagnostic. Il est souvent évalué avec d’autres marqueurs, comme la créatinine, pour comprendre si le problème est rénal, métabolique ou lié à des habitudes de vie. D’autant plus que certains facteurs peuvent modifier temporairement ou durablement le taux d’urée (on vous en parle plus bas). En d’autres termes, le taux d’urée est une manière de savoir si tout va bien dans vos reins.
J’ai un taux d’urée élevé
Si une de vos prises de sang révèle un taux d’urée élevé, commencez par ne pas paniquer. Comme évoqué juste au dessus, une multitude de facteurs peuvent être à l’origine de ce phénomène. Cela ne veut donc pas systématiquement dire qu’il y’a problème de santé. Toutefois, il faut être conscient des pathologies pouvant intervenir, ainsi que les éléments qui encouragent une montée de ce taux…
Qu’est-ce qui fait monter le taux d’urée ?
L’augmentation du taux d’urée dans le sang peut être causée par plusieurs facteurs. On vous liste ici les 7 plus communs, qui doivent vous alerter si vous vous sentez concerné par certains d’entre eux.
- Fonctionnement rénal altéré
On distingue alors deux situations ;
– Insuffisance rénale aiguë ou chronique : les reins ne filtrent pas correctement les déchets
– Obstruction des voies urinaires : par exemple, une lithiase urinaire (calcul rénal) ou une hypertrophie de la prostate - Apport excessif en protéines
En effet, une consommation trop élevée de protéines alimentaires (viande, poisson, œufs) peut entraîner une production accrue d’urée, car le foie transforme l’azote des acides aminés en urée. Pour les sportifs, les régimes hyperprotéinés peuvent donc temporairement élever le taux d’urée. - Déshydratation
Vous ne le saviez sans doute pas mais une hydratation insuffisante diminue la capacité des reins à éliminer l’urée, entraînant son accumulation dans le sang. - Catabolisme musculaire accru
Lorsqu’il y a une destruction excessive des tissus musculaires (due à des blessures graves, des infections, ou des maladies comme le cancer), cela libère des protéines qui sont converties en urée. Une sacrée catastrophe… Les périodes de jeûne prolongé ou d’amaigrissement extrême peuvent également y contribuer. Évitez donc d’abuser du jeûne intermittent ! - Certaines maladies ou conditions particulières
Diabète mal contrôlé : une acidocétose diabétique peut augmenter l’urée.
Insuffisance cardiaque congestive ou autres troubles réduisant le flux sanguin vers les reins.
Maladies hépatiques : bien que le foie soit responsable de la production d’urée, certaines pathologies peuvent déséquilibrer le métabolisme azoté. - Médicaments et toxines
Certains médicaments, comme les diurétiques, les antibiotiques ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), peuvent perturber la fonction rénale. Une intoxication (par exemple, par des substances chimiques) peut aussi affecter l’élimination de l’urée. - Activité physique intense
Eh oui, un exercice physique excessif peut entraîner une dégradation des protéines musculaires, augmentant temporairement le taux d’urée.
Quels sont les aliments qui font augmenter l’urée / riches en purines ?
En effet, le régime alimentaire influe sur le taux d’urée dans le sang. Lorsque le taux d’acide urique dans le sang est augmenté de manière excessive, le risque de faire une crise de goutte est multiplié. La goutte est une inflammation des articulations due à des dépôts de cristaux d’acide urique.
Les aliments qui augmentent le taux d’urée sont les aliments riches en purines. Les purines peuvent être produites au sein de l’organisme à partir d’autres molécules ou peuvent être apportées par l’alimentation. Les purines entrent dans la composition de nombreuses molécules essentielles au bon fonctionnement de l’organisme, cependant ingérées en trop grande quantité, elles peuvent devenir néfastes pour notre santé.
Parmi les aliments riches en purines, on retrouve les protéines avec par exemple :
- Les viandes rouges
- Les viandes fumées, séchées ou la charcuterie
- Le gibier
- Les abats, notamment le ris de veau mais aussi les rognons, foie, cervelle, tripes ou langue
Outre certaines portions de viandes, les poissons gras ont également un apport urique élevé :
- La sardine
- Les anchois
- Le hareng
- Le saumon
On trouve également des purines dans les légumineuses telles que les lentilles, les fèves ou les pois chiches.
Certaines boissons peuvent aussi augmenter le taux d’urée comme les boissons sucrées (jus de fruits), les alcools forts et la bière car la levure de bière a un taux élevé de purines. En règle générale, il est conseillé de contrôler son apport journalier en matière grasse et en sucres pour éviter une augmentation de l’insuline qui va empêcher l’élimination de l’acide urique.
La goutte ; conséquence d’une urée élevée (non traité)
La goutte est une maladie métabolique qui survient suite à un excès d’acide urique dans l’organisme. La crise de goutte génère de douloureuses inflammations des articulations et en particulier des pieds. Ce sont les cristaux d’acide urique qui se logent dans l’articulation et qui provoquent l’infection. Cette maladie touche davantage les hommes âgés entre 50 et 60 ans. La goutte peut se déclencher suite à certaines maladies ou à la prise de médicaments mais dans la plupart des cas elle survient suite à une dégradation des purines et autres substances qui seront dégradées en acide urique par l’organisme. Dans d’autre cas, la goutte peut être héréditaire.
Quelle eau boire quand on souhaite diminuer l’acide urique ?
Nos diététiciennes Cheef recommandent de boire chaque jour de l’eau de source et surtout de varier les eaux, que vous soyez sujet à un taux d’urée trop élevé ou non. D’après le programme national nutrition et santé Manger Bouger, nous perdons environ 2 litres d’eau par jour (transpiration, selles et urine), il faut donc combler ce manque en buvant régulièrement, et en n’attendant pas d’avoir soif pour s’hydrater. Ainsi pour faire diminuer l’acide urique, il est important de boire régulièrement et de favoriser les eaux minérales (Evian, Contrex, Hépar, Thonon, Badoit,…) ou alcalines (Vichy célestin, St-Yorre,…) car les calculs uriques se forment lorsque les urines sont acides. En ce sens, une déshydratation entraine l’augmentation du taux d’urée. Pour votre santé, il est préférable d’oublier les boissons sucrées pendant un moment.
Comment faire baisser l’urée rapidement et naturellement ?
Chez les personnes qui ont un taux élevé d’acide urique, il existe des façons de minimiser les risques de crise de goutte. Pour cela il est essentiel de s’hydrater régulièrement c’est-à-dire boire au moins 1.5 d’eau par jour. Il est également nécessaire de limiter les aliments susceptibles de faire augmenter l’urée dans le sang, ainsi que l’alcool et les boissons sucrées. L’alimentation reste un pilier essentiel dans le contrôle de l’urée. Certaines plantes peuvent améliorer le taux d’urée comme les feuilles d’orties. Vous pouvez par exemple les consommer en tisane. L’ortie joue un rôle sur la réduction de l’acide urique qui provoque les cristaux responsables de la crise de goutte. D’autres plantes telles que le bouleau, le cassis ou le frêne sont des remèdes naturels qui peuvent être intéressants pour soigner la goutte. On les consomme en gélule, en tisane voire sous forme de bourgeons (gemmothérapie).
Ensuite, perdre quelques kilos peut également être un moyen de diminuer le taux d’urée dans le sang. Surveiller son alimentation et suivre un régime perte de poids quand c’est nécessaire permet de normaliser l’acide urique. Si vous souhaitez contrôler votre alimentation vous pouvez consulter notre article « Comment mettre en place un rééquilibrage alimentaire ?« .
L’augmentation ou la baisse du taux d’urée est généralement asymptomatique. La manière de le découvrir est d’effectuer un bilan de routine. On doit prendre en charge une urémie anormale. Il est nécessaire de consulter un médecin afin de s’assurer de l’absence de dysfonctionnement rénal et surtout pour rechercher des maladies associées comme le diabète, l’hypertension artérielle ou les dyslipidémies. Il est possible d’effectuer un dosage de l’urée afin d’évaluer la fonction rénale et de détecter une éventuelle insuffisance. Le dosage s’effectue sur un prélèvement sanguin. En cas de doute, vous pouvez en parler à un(e) diététicien(ne) qui saura vous aiguillez et vous apportez des conseils.
Au contraire, une urée basse est-elle problématique ?
Dans la plupart des cas, un taux d’urée bas n’a pas de signification clinique et n’entraine aucune complication. Généralement, l’urée est plus faible chez l’enfant, lors d’une grossesse (elle diminue de 30% à 60% jusqu’au terme) ou d’un jeûne prolongé. Un taux bas d’urée peut être la conséquence d’une insuffisance hépatique, d’une pathologie liée au foie ou d’une malnutrition. Une urée basse n’entraine pas de symptôme particulier. Pour compenser une baisse de l’urémie, il faut d’abord en connaitre l’origine, des examens complémentaires seront prescrits pour évaluer les différentes causes et le médecin pourra établir un diagnostic adapté à votre profil en fonction de vos résultats.
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